Les Origines de Verzenay

"Textes issus du livret Escapades du Parc naturel régional de la Montagne de Reims « Si Verzenay m’était conté »  et des panneaux d’interprétation de la Balade Bouquine créée par la commune (parcours pédestre dans le village – départ parking du Phare)."

La création de Verzenay remonte à l’époque Gallo-romaine. En 849, le nom du village « Virdinacus » tiré du latin « virdus », signifiant vert, semble attester des origines viticoles du village. On lui connaît ultérieurement une douzaine de noms dont Verzinacum en 1086, Vercenaium en 1215, Verdenay en 1346. Du Moyen-Age, jusqu’à la Révolution, Verzenay dépend de plusieurs seigneuries dont celles de Sillery et Louvois.
Une famille s’illustre particulièrement, celle des Cauchon, qui entretient une maison forte à Verzenay pendant plus de cent ans ! Il s’agissait d’un château entouré de fossés, à l’emplacement de l'actuelle rue Buirette-Petit, non loin de l’église. Pour la petite histoire, il semble que Pierre Cauchon, évêque qui condamna Jeanne d’Arc au bûcher, soit apparenté à cette famille.
On dit qu’au Moyen-Age, les habitants de Verzenay devaient offrir chaque année à leur seigneur des bouquets de fleurs lors du paiement de l’impôt. Petit à petit, ils prirent ainsi le nom de « Bouquins et Bouquines ».

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Le bâti traditionnel local

Les constructions traditionnelles, majoritairement organisées en petits ensembles associant habitat et dépendances autour d’une cour, sont édifiées avec des matériaux locaux issus du sous-sol environnant. La plupart d’entre elles datent d’après la Grande Guerre. Les maçonneries sont en moellons de pierres ou de terre enduits dans les tons beiges plus ou moins foncés. Les modénatures (encadrements, corniches, bandeaux…) sont en bois ou en briques de ton rouge orangé ou beige. Quelques façades sont entièrement réalisées en briques. Les toitures comportent pour la plupart deux pans et sont quelquefois percées de lucarnes. Elles sont en ardoises ou en tuiles de terre cuite rouge. Les menuiseries traditionnelles en bois peint animent les façades par leurs couleurs douces. Certaines constructions (demeure bourgeoise, Maison de champagne, bâtiment public…) s’affranchissent de ces bases et font l’objet d’une recherche architecturale particulière avec une forte présence de la pierre meulière, caractéristique du territoire de Verzenay.

Verzenay Ph air

Les cités ouvrières

Près d’une 10aine de cités ouvrières ont été construites à Verzenay et certaines sont encore visibles comme, rue Frédéric Bin, rue Werlé, rue du Paradis….Elles sont aujourd’hui des propriétés privées. Entre 1860 et 1914, elles ont étaient édifiées par les grandes maisons de champagnes afin d'y loger leurs ouvriers et leurs familles, à partir de matériaux locaux : meulières, briques et carreaux de terre. L'agencement est sommaire : maison étroite, cave en sous-sol, une pièce de vie en rez-de-chaussée, et 1 à 2 chambres à l'étage. Certaines cités disposaient de cour et buanderie communes.

Verzenay Ph air

Le Chemin de fer de la banlieue de Reims

C’est en 1882 que le département de la Marne décide d’étudier le développement d’un réseau local de chemin de fer. La première ligne du CBR (chemin de fer de la banlieue de Reims), entre Reims et Ludes, est ouverte en mars 1896. La station de Verzenay est inaugurée le 29 mars 1896 : la locomotive est accueillie avec le champagne ! Le bâtiment de la gare est quant à lui construit en 1897. Le rez-de-chaussée se compose d’un bureau, d’une salle d’attente et d’une salle pour les marchandises. A l’étage, on trouve le logement du chef de gare, composé d’une grande pièce et de deux chambres. Le réseau complet du CBR est terminé en 1913 et maille le territoire en étoile depuis Reims jusqu’à Montmirail, Epernay, Châlons-sur-Marne, Soissons et Rethel. Mais avec le développement du transport automobile, la ligne du CBR est peu à peu abandonnée après la Première Guerre mondiale. Les lignes sont déclassées en 1937 et les terrains cédés aux communes. La gare est vendue dans les années 1990 et un nouveau lotissement (avenue de Champagne) a vu le jour à cet emplacement à la fin des années 1990.

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La Guerre 14-18

La Première Guerre Mondiale touche de plein fouet le vignoble Champenois. La Montagne de Reims regorge de lieux stratégiques à défendre à tout prix. C’est le cas de Verzenay, qui possède, entre autres, deux observatoires naturels primordiaux. Rapidement, les troupes françaises prennent possession du village et s’installent durablement. Les forces vives partent au front et les habitants qui restent doivent maintenant supporter règlements militaires et réquisitions… .
Le bilan de la Grande Guerre est terrible :
75 maisons détruites
91 maisons presque détruites
257 maisons détériorées
4 maisons seulement n’ont pas été touchées par les obus
6300 obus reçus
110 soldats morts
15 victimes civiles
32 mutilés
2300 habitants environ en 1901 et 600 en 1919.
La commune se verra remettre la Croix de Guerre et un monument aux morts sera inauguré le 24 avril 1921.

Pour en savoir plus retrouvez le documentaire (DVD), réalisé par la mairie en 2017 Verzenay et la Grande Guerre. Grâce à Christophe Delbé, un habitant passionné et féru d’histoire, un travail de collecte de mémoire a été réalisé. Documents, affiches, photos, objets récupérés, racontent une guerre impitoyable et nous plongent dans la vie quotidienne d’une population harassée, prise entre deux feux et sous occupation de l’armée française.

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